es sources de basses fréquences (autres exemples)
Les basses fréquences, en traversant l’ensemble de l’oreille interne, sont susceptibles, à fort niveau, de provoquer des lésions auditives. Le fœtus y est très vulnérable. Au quotidien, elles provoquent fatigue et stress.
Source :
Ça m’intéresse n° 413 juillet 2015
Texte Isabelle Verbaere. Illustration Antoine Levesque
Mon commentaire - CRI !
Une nouvelle "habitude" apparaît : mettre un casque sur les oreilles d'un petit bébé !! De grâce préservez et ses neurones et son système auditif. Ce casque, même sur de très courtes périodes, endommage irrémédiablement l'oreille interne qui est, à ce stade du développement humain, particulièrement vulnérable.
Pensez également à vos ados qui abusent de ce même casque. Beaucoup d'entre eux présentent de sévères lésions et leur audition est celle de personnes âgées de 70/80 ans.
Les sources de sons basses fréquences se sont multipliées dans notre environnement. Leur niveau en concert et en discothèque a été centuplé. Gare à l’overdose !
Le syndrome des éoliennes.
Dans un rapport publié le 9 mai 2017, l’Académie de médecine confirme que les éoliennes portent gravement atteinte à la santé et au bien-être des habitants : elles provoquent des vibrations dues à des phénomènes de résonance dans les cavités thoraciques ainsi que des pulsations constantes. L’académie précise également l’existence d’un risque épileptique chez les personnes fragiles, entraîné par le clignotement des feux de signalisation des éoliennes. Elle attire l’attention sur l’altération du sommeil, le stress, les dépressions, les troubles de la mémoire et les baisses des performances professionnelles constatées chez les riverains et rassemble ces symptômes sous le nom de «syndrome des éoliennes».
source : ça m'intéresse n° 437, juillet 2017
Highway to Hell. Ce titre ne vous dit n'en ? AC/DC1979. Avec ce morceau le groupe de hard-rock australien met le feu à chacun de ses concerts. Les deux qu’ils ont donnés, au Stade de France mai dernier, n’ont pas fait exception. A un détail près. Le public de 2015 vibre davantage que celui des années 1980, au sens propre du terme. Car si la partition est la même, le volume des notes graves est décuplé. e « gros son », chargé de graves, est le nouveau Graal de la musique live, surtout pour jeunes... Et pour cause. A forte intensité, les sons très graves ressentis par les oreilles, mais aussi par d’autres parties du corps comme la boîte crânienne, la poitrine. Ils font vibrer les os, créent des résonances dans les cavités. Des sensations que l’on N’obtient pas avec des écouteurs ou un casque. Un électro-acousticien confirme : «le gros son, le son, c’est-à-dire le son très charpenté avec énormément de graves, permet de ressentir de fortes compressions, surtout au niveau de la cage thoracique et de l’abdomen», décrit David Rousseau. Il sait de quoi il parle. Il a assuré la sonorisation des concerts de Prince, Johnny Hallyday, etc.
Ces sons nuisent-ils à la santé ?
Avant de répondre à cette question, un rappel de quelques notions d’acoustique s’impose. Faites l’expérience suivante : posez une règle plate sur le rebord d’une table et appuyez sur son extrémité. Elle se met à vibrer. Cette vibration se transmet dans l’air pour atteindre l’oreille qui perçoit le son Plusieurs paramètres le définissent. La fréquence correspond au nombre de vibrations par seconde. Elle définit la hauteur ou encore la tonalité du son. Elle s’exprime en hertz (Hz). Plus la fréquence est basse, plus le son est grave. Les graves sont donc des sons de basses fréquences Ils se situent entre 20 et 350Hz.
Le volume d’un son de basse fréquence doit être fort pour être audible.
Notre capacité à percevoir les sons dépend d’une autre de ses caractéristiques physiques : son niveau. On l’appelle également intensité, puissance, volume.
«Plus l’énergie transportée par le son est importante, plus le volume du son est élevé », détaille Etienne Parizet, directeur du laboratoire vibrations acoustiques de l’institut national des sciences appliquées de Lyon. Il s’exprime en décibels (dB).»
Le domaine des fréquences est très large, mais l’être humain ne les entend pas toutes. L’ouïe est particulièrement fine dans gamme des fréquences moyennes, celle de la parole. Le domaine des sons audibles s’étend de 20 à20000 Hz, en théorie. Au-dessus se situent les ultrasons qui sont perçus par les dauphins ou les chauves-souris. Les infrasons ont une fréquence inférieure à 20 Hz. Les éléphants et les baleines bleues les utilisent pour communiquer à grande distance. L’homme peut les percevoir, à condition qu’ils aient un niveau très élevé. Plus les fréquences émises sont basses, plus le volume du son doit être fort pour qu’il soit entendu et a fortiori perçu par le reste du corps. Cette perception appelée vibrotactile a été évaluée chez des personnes sourdes. Un son grave de 16 Hz fait «vibrer» à 116 dB, soit 4 dB sous le seuil de la douleur.
Les vibrations peuvent affecter le fonctionnement des organes creux. Revenons-en aux concerts. La musique est un mélange de sons de fréquences variées. Le volume de ces fréquences peut être plus ou moins amplifié. «Depuis les années 1970, le niveau des graves a augmenté de 20 dB, ce qui revient à le multiplier par 100, s’inquiète David Rousseau. 90 % de l’énergie sonore qu’on envoie est située dans les basses.» Deux progrès technologiques ont permis cette évolution. D’une part, la puissance des amplis a été décuplée. D’autre part, les membranes, ces éléments dans les haut-parleurs qui produisent le son, sont désormais capables de supporter des niveaux très élevés dans les basses fréquences.
Les discothèques aussi forcent sur les basses fréquences, pour galvaniser les danseurs, comme le souligne une étude réalisée par l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France (2010). 25 établissements ont été inspectés. La contribution des basses fréquences s’élève en moyenne, sur l’ensemble des établissements étudiés, à 91 % de l’énergie sonore globale, notent les auteurs de cette étude. Elle varie79 % et 98 %.»
Vivre une telle expérience avec des sons aigus est impossible car lorsque les baffles crachent 120 dB dans les hautes fréquences, l’écoute devient douloureuse et dangereuse. De tels niveaux sonores dans les graves ne font pas mal aux oreilles. C’est pour quoi ils sont fréquemment atteints dans les discothèques et régulièrement dépassés dans les concerts On a longtemps pensé qu’ils étaient anodins. A tort. Il est désormais établi que les graves peuvent provoquer des lésions auditives définitives. Des travaux réalisés chez l’animal mais aussi chez l’homme l’ont démontré. En particulier une étude française (Institut des neurosciences et CHU de Montpelier, et Inserm), qui a porté sur des DJ âgés en moyenne de 26 ans. Tous présentaient des pertes auditives permanentes induites par les basses fréquences.
On voit plus fréquemment les artistes porter des bouchons auditifs.
La cochlée, organe récepteur de l’audition, se niche dans l’oreille interne. Elle est constituée de 16 000 capteurs : des cellules dotées de cils. Ils transforment les ondes sonores en impulsions électriques, transmises au cerveau par le nerf auditif. Lorsque l’oreille est soumise à un excès de décibels répété, les cils sont cassés, arrachés progressivement puis les cellules dégénèrent, et la perte auditive est irrécupérable. Les cellules ciliées réagissent à des fréquences différentes : celles qui sont situées à la base de la cochlée sont activées par les aigus, celles qui sont placées au sommet sont stimulées par les basses. Des basses qui doivent donc traverser toute la cochlée pour être perçues. « Ce cheminement explique que les sons de basses fréquences et de volume du son est élevé », détaille volume élevé provoquent des surdités dans un large spectre de tonalités », explique Pierre Campo, chercheur à l’institut national de recherche et de sécurité (INRS). Bref, l’ouïe serait ainsi plus largement altérée par des bruits riches en graves.
Le fœtus est particulièrement vulnérable à leurs effets néfastes. Au troisième trimestre de la grossesse, les cellules ciliées activées par les basses sont fonctionnelles. Elles permettent au bébé d’entendre le cœur de sa mère. Mais elles sont encore très fragiles. Or les basses fréquences traversent, sans être atténuées, le liquide amniotique et la paroi de l’utérus. Certaines sont même amplifiées au passage. «De nombreuses salariées de l’industrie y sont exposées à un niveau élevé s’alarme Pierre Campo. En dépit de cet environnement bruyant, beaucoup poursuivent leurs activités au-delà des six premiers mois de leur grossesse. Or, si les équipements de protection individuelle peuvent protéger l’audition de la mère, il n’en est pas de même pour l’oreille du fœtus.» Le Haut Conseil de la santé publique préconise même que les femmes enceintes soient averties de ces risques dans les lieux de loisirs (Expositions aux niveaux sonores élevés de la musique : recommandations sur les niveaux acceptables; 2013). Les prématurés sont également très exposés l’environnement sonore dans les services de néonatalogie est particulièrement riche en basses fréquences de niveau élevé produites par les multiples appareils, en particulier les couveuses.
Les vibrations elles-mêmes, issues des basses fréquences et des infrasons, sont également susceptibles d’être nocives. En faisant vibrer la boîte crânienne, elles perturbent l’organe de l’équilibre, le vestibule, qui fait partie de l’oreille interne. Ce qui provoque des vertiges. «Les personnes qui se trouvent à proximité des enceintes de basses peuvent avoir des nausées et faire des malaises durant un concert sous l’effet de la pression qu’ils ont subie », observe David Rousseau. Le nombre élevé d’accidents de la route à la sortie dans la cavité pleurale, espace situé entre la cage thoracique et les poumons. Cette piste est envisagée pour expliquer la multiplication des cas spontanés après un passage en boîte de nuit. Tachycardie, augmentation de la pression artérielle. .., le cœur aussi peut en faire les frais.
Ce constat est d’autant plus inquiétant que les protections auditives sont inefficaces pour se protéger des vibrations. Mais surtout, à ce jour, il n’y a pas de réglementation nationale ou européenne qui limite les niveaux des infrasons qui les génèrent. « D’ici trois ou quatre ans, les sonos seront certainement capables de générer 3 dB de plus - ce qui équivaut à un doublement de l’énergie sonore. En l’absence d’une prise de conscience et d’une évolution de la règlementation, on continuera à monter », s’inquiète David Rousseau.
Plus la fréquence d’un son est basse, plus il est difficile de s’en protéger.
Certes, des textes encadrent les volumes sonores sur les lieux de travail ou les établissements musicaux, par exemple. Mais ils portent sur les sons audibles. Et ils sont assez peu protecteurs ! Car ils sont fondés sur une unité de mesure, le décibel, qui sous- estime le volume des graves. « Le décibel privilégie les fréquences comprises entre 500 et 6 000 Hz, celles auxquelles l’oreille humaine est la plus sensible », poursuit Etienne Parizet. Bref un établissement musical peut très bien être dans les clous de la réglementation - volume inférieur à 105 dB - alors qu’il diffuse des basses fréquences à un niveau très élevé.
A niveau modéré, les sons de basse fréquence posent aussi problème. «Ils sont une composante essentielle du bruit de fond en milieu urbain et représentent une gêne très importante » observe Etienne Gourlay, chercheur au Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement(Cerema). «D’abord parce que leurs sources se sont multipliées, ces dernières années : bus, camions, trains, avions, machines industrielles, unités de ventilation ou de climatisation, éoliennes, etc.» Avec la tendance au gigantisme des machines, les bruits produits sont de plus en plus graves. Or, plus la fréquence d’un son est basse, plus il est difficile de s’en protéger. «Il est peu atténué lorsqu’il traverse les murs, observe guillaume Dutilleux, chercheur au Cerema. Il peut même être amplifié en espace clos ». Ce fond sonore finit par être usant. « Les basses fréquences, en traversant la cochlée, mobilisent tout l’organe récepteur, ce qui induit une fatigue sensorielle importante et du stress», conclut Pierre Campo.
Commentaire.
Les ORL et les orthophonistes ont et auront encore de beaux jours devant eux. Je croise assez fréquemment des jeunes âgés de moins de 35 ans qui présentent une hypoacousie importante : casque, oreillettes, soirées musicales sont fréquents chez ces personnes.
Pour ma part, j'ai beaucoup de mal à assister à un concert : le volume sonore bien trop fort me rend presque aphone ou même a un effet soporifique...un comble ! Je me souviens d'un concert de rock organisé par mon neveu : les vingt guitaristes avec leur vingt amplis poussés à fond m'ont amené assez rapidement à un sommeil assez profond, de mauvaise qualité certes !