Un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire tire la sonnette d’alarme. Téléphones portables, tablettes tactiles et jouets connectés peuvent affecter les fonctions cognitives et le bien-être des enfants.
Avec le développement tous azimuts des technologies sans fil, les très jeunes enfants sont aujourd’hui exposés très tôt - même in utero - à de plus en plus d’ondes. Et ce n’est pas sans conséquence. Un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), publié en juillet 2016, pointe du doigt le danger que représentent les ondes électro magnétiques émises par les téléphones portables, les tablettes tactiles ou encore les jouets connectés. Ces dernières peuvent avoir des effets sur les fonctions cognitives des bambins, à savoir la mémoire, l’attention et la coordination.
Des raisons physiologiques.
Les enfants sont plus sensibles aux ondes que leurs aînés, et cela s’explique par des raisons physiologiques, c’est-à-dire des différences morphologiques et anatomiques. Certaines zones de leur cerveau notamment, encore en transformation, sont particulièrement plus sensibles aux ondes. Le téléphone mobile reste quant à lui la source majeure d’exposition aux radiofréquences de par la puissance intrinsèque des ondes qu’il émet, et par le fait qu’on le place directement contre le corps, à l’oreille ou dans une poche.
Un usage trop intensif du téléphone portable ?
Des effets négatifs ont également été observés sur le bien-être des enfants, comme la fatigue, les troubles du sommeil, le stress et l’anxiété, note le rapport. Mais ils pourraient être davantage liés à l’utilisation intensive du téléphone portable qu’aux radiofréquences elles-mêmes. Certaines études semblent d’ailleurs associer un usage intensif du téléphone portable par des jeunes, et une santé mentale affectée qui se traduit par des comportements à risque, de la dépression ou des idées suicidaires, mais des travaux complémentaires sont nécessaires. En ce qui concerne l’existence ou non d’effets chez l’enfant sur le comportement, les fonctions auditives, le développement, le système reproducteur ou immunitaire, ou des effets cancérogène, les données actuelles ne permettent pas de conclure dans un sens ou dans l’autre.
Limiter l’exposition.
Pour protéger les enfants, l’ANSES réitère sa recommandation de 2013 de s’en tenir à un usage modéré des téléphones portables et d’utiliser le plus souvent possible le kit mains libres. L’organisme, qui s’interroge sur les tablettes, notamment « celles qui fonctionnent en 3G ou 4G », recommande aussi d’appliquer à tous les dispositifs émetteurs d’ondes les mêmes obligations réglementaires que pour les téléphones. Principalement la mesure du débit d’absorption spécifique (DAS) qui correspond à la quantité d’énergie absorbée par le corps, et la publicité de cette information. Elle souhaiterait que les conditions de ces mesures soient révisées, pour être plus proches des conditions d’utilisation, et que le niveau d’exposition générale aux ondes soit reconsidéré, afin d’assurer des marges de sécurité plus importantes, en particulier pour les enfants.
A l'attention des ados...
mais pas que eux!
Selon une étude de novembre 2015 (sondage IPSOS pour GULLI,) les adolescents entre 11 et 14 ans passeraient, en moyenne, 3h30, par jour devant les écrans. Ca vous parait énorme ? Ca l'est, et ce chiffre ne cesse d’augmenter. Ainsi, en ZOIO, vos ainés y consacraient 2 h 50 “seulement”. Il faut dire qu'entre la télévision, les ordinateurs, les téléphones portables et les tablettes, les sollicitations ne manquent pas.
On fait le point ?
Dangereux, les écrans ?
Apprendre et découvrir de nouvelles choses sur l'Internet, garder le contact avec ses ami(e)s grâce aux SMS ou aux réseaux sociaux, développer son sens de la stratégie avec des jeux vidéo ou regarder un film ou un bon divertissement à la télé..., nous vivons avec notre époque. Nous connaissons donc bien les nombreux aspects positifs que l'on peut retirer de l'utilisation de des appareils. Il n'empêche, ce n'est pas parce que les parents ont jugé que leurs jeunes sont mûrs pour posséder l’un ou l’autre de ces outils qu'il sera forcément facile d’en faire un usage raisonnable. Bref, ce ne sont pas les écrans qui sont dangereux, mais leur abus.
Pourquoi faut-il s’en méfier ?
Les écrans peuvent créer une "dépendance". Bon, pas comme une drogue, mais c'est tout de même puissant. Surtout au début, on peut être grisé(e) et avoir du mal à maitriser sa consommation. A force de passer son temps dessus, il arrive que l'on néglige le reste, comme ses devoirs. Et puis, le fait d'avoir sans arrêt les yeux rivés sur un (voire plusieurs) écran(s) n'aide pas vraiment à se concentrer. Enfin, il a été prouvé que l’augmentation du temps passé devant les écrans avait pour conséquence de faire baisser le temps et la qualité de notre sommeil.
Pas terrible, tout ça, pour garder une bonne moyenne, non ?
Comment se désintoxiquer ? Faut-il tout arrêter d'un coup ?
Cette solution radicale, mais efficace, conviendra à certains mais pas à d'autres. Pour ceux qui préféreront réduire leur conso, voici quelques principes à appliquer. D'abord, on respecte les priorités : le travail d'abord, la détente ensuite. Et si on a besoin de faire des recherches sur Internet, on s'efforce d'être rapide et on ne se laisse pas distraire. Pour cela, vous pouvez demander à vos parents d'installer sur l'ordi un contrôle parental plus sévère aux heures de travail. De même, éteignez le téléphone et/ou la tablette et posez-les loin de vous. Ensuite imposez-vous des limites. A chaque fois que vous allumez l'ordi ou la télé, fixez-vous une heure de début et de fin. Ou demandez à une personne présente de superviser tout ça, car c'est toujours difficile de s'interrompre au milieu d'une activité.
II ne faut pas hésiter à demander de l’aide.
Les ados ne sont pas les seuls à ne pas savoir doser le temps passé devant les écrans ! Les adultes eux-mêmes ne donnent pas toujours le bon exemple. Et si vous profitiez des vacances pour proclamer une petite cure de désintox en famille ?
Autre "désagrément" :
la sècheresse oculaire.
Le fait de "travailler" sur un écran quel qu'il soit, rend la vue plus intense et fixe et par conséquence il y a moins de clignements des yeux. Le film lacrymal se réduit et nos yeux deviennent douloureux.
Pour y remédier :
- cligner des yeux de façon régulière
- utiliser des larmes artificielles
- lever les yeux de l'écran toutes les demi-heures
- prendre un bon livre !!!
Sources :
- Magasine Okapi, juin 20165
- Dernières Nouvelles d'Alsace du 9 juillet 2016
- ANSES