Nous consacrons environ un tiers de notre vie à dormir. Un gâchis ?
C’est en tout cas ce que nous pousse à croire notre mode de vie. Alors que les contraintes professionnelles se font de plus en plus pressantes et que l’offre de loisirs s’accroît, notre sommeil, lui, se réduit comme peau de chagrin : selon l’Insee, le temps passé à dormir chaque jour a diminué de dix-huit minutes en vingt-cinq ans en France. Cette baisse atteint cinquante minutes chez les ados. Résultat : 45 % de la population déclare manquer de sommeil.
Un phénomène accentué ces dernières années par l’irruption des écrans : plus d’un tiers des individus utilisent un ordinateur, une tablette ou un smartphone le soir dans leur lit (enquête MGEN/INSV 2016); près d’un quart des Français dorment avec leur mobile en veille, et la moitié d’entre eux sont régulièrement réveillés par des messages.
LE FŒTUS : un gros dodo in utero. Dans le ventre maternel, le bébé passe le plus clair de son temps à dormir. Une nécessité pour sa croissance et son développement cérébral... mais aussi pour son apprentissage de la communication. « On a découvert que le fœtus s’entraîne à faire des mimiques : contentement, crispation, tristesse, désespoir…. Des expressions qui lui serviront plus tard à se faire comprendre », explique Joëlle Adrien, directrice de recherche à l’Inserm et présidente de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV).
De la naissance à 7 ans : le sommeil ça s'apprend !
A la naissance, le sommeil constitue l’activité principale de l’enfant. Au cours de ses trois premiers mois, ce dernier peut même dormir jusqu’à dix-sept heures par jour mais... à son rythme! Alors que nous dormons d’une traite, lui alterne veille et sommeil toutes les trois ou quatre heures. Ce n’est qu’entre 3 et 9 mois que son horloge biologique sera suffisamment sensible pour se synchroniser sur le rythme jour/nuit.
Contrairement à l’adulte qui s’endort en sommeil lent et calme avant d’expérimenter un sommeil paradoxal, le nouveau-né attaque son repos par cette phase-ci. Même si l’enfant respire rapidement, s’étire ou vocalise, il est tout à fait inutile d’accourir pour le bercer car vous risquez de le réveiller! On suppose que ce sommeil, qui occupe jusqu’à 60 % de ses nuits (contre 20 à 25 % chez l’adulte), joue un rôle clé dans le développement des circuits nerveux. Les enfants âgés de 6 mois à 2 ans sont 40 à 60 % à se réveiller au moins une fois par nuit. Rien de plus normal : tout comme les adultes, ils connaissent des micro-réveils mais ne savent pas encore se rendormir automatiquement. Ces périodes d’éveil sont parfois agitées, mais le plus souvent l’enfant reste calme ou joue un moment avant de se replonger dans le sommeil, ce qu’il fera de plus en plus facilement au fil du temps.
DE 3 À 13 ANS : dormir pour grandir.
A mesure que la sieste disparaît, le sommeil de l’enfant se transforme. En particulier, la durée du sommeil lent s’accroît. Au cours de cette phase, le corps sécrète des hormones de croissance, qui stimulent le développement des os et des muscles Avec les années, l’heure du coucher a tendance à se décaler, venant de plus en plus tard, alors que l’école commence à 8 h 30 : une équation qui devient vite incompatible avec les besoins de sommeil de l’enfant. Car même à 12 ans, dix heures de repos nocturne en moyenne restent nécessaires. Selon l’Institut Douglas, au Canada, au moins 20 % des jeunes enfants souffriraient d’un retard de sommeil. Ce qui peut être source d’irritabilité, d’hyperactivité, de retard de langage ou de difficultés d’apprentissage.
DE 14 À 17 ANS : l'adolescence en décalage horaire.
A l’adolescence, quand le corps est en croissance et que le cerveau continue de se développer, les besoins de sommeil sont en moyenne de neuf heures... Or, les jeunes Français ne dorment que sept heures. La plupart d’entre eux ressentent des difficultés à s’endormir pour une bonne raison : leur horloge biologique est décalée de une heure trente à deux heures par rapport à celle des enfants. Ils ne s’endorment pas avant 23 heures Ce décalage est encore accentué par l’utilisation des tablettes ou smartphones : 53 % des collégiens passent plus d’une heure devant un écran après le dîner, plus de deux heures pour près de 20 %. Pire, ils sont 15 % à profiter d’un réveil nocturne pour envoyer des textos. La lumière bleue des écrans a des effets retardateurs sur l’horloge interne, selon l’Inserm. Le hic, c’est qu’une grasse matinée le week-end ne permet pas de rattraper ce retard. Elle ne fait qu’ajouter au décalage dont souffre le jeune. Résultat : 23 % des adolescents sont somnolents en classe, un facteur qui joue sur les performances scolaires Et sur le mal-être psychique.
Des nuits de cinq heures augmentent de 71 % les risques de dépression, et de 20 % les tentatives de suicide chez les collégiens. Les parents sont-ils impuissants ? Pas forcément. Une étude américaine montre que 70 % des adolescents suivent les conseils parentaux concernant l’heure du coucher à une demi-heure près... même s’ils ne l’avouent pas.
DE 18 À 60 ANS : métro-boulot-et pas assez de dodo.
A l’âge adulte, notre corps et notre cerveau ont atteint leur maturité. Le besoin de sommeil se réduit, autour de sept à neuf heures par nuit. Problème : les contraintes professionnelles et la vie familiale empêchent souvent d’atteindre ce quota. Un Français sur trois déclare dormir moins de sept heures par nuit en semaine.
Or une étude américaine prouve que dormir trop peu (six heures) durant deux semaines d’affilée a le même effet sur les performances cognitives que deux nuits blanches... Adopter quelques règles simples (horaires de coucher et de lever réguliers, pas d’écran au lit, sieste, etc.,) évite de laisser la dette de sommeil s’installer.
À PARTIR DE 60 ANS : un sommeil plus fractionné.
Un tiers des seniors se plaignent de problèmes de sommeil. En cause : un temps pour s’endormir plus long (45 minutes en moyenne à 80 ans contre 30 minutes avant 50 ans) et des nuits fractionnées par un ou plusieurs réveils qui peuvent se prolonger. Ces changements s’expliquent en partie par une sécrétion moindre de mélatonine, qui favorise l’endormissement et la qualité du sommeil.
A cela s’ajoute un coucher souvent trop précoce (favorisé par l’ennui ou le manque d’activité), qui se traduit par un réveil au petit matin parfois confondu avec de l’insomnie. Tant que le sommeil est réparateur, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, rassurent les spécialistes. Pour compenser une diminution du repos nocturne, une sieste est bénéfique. Faire du sport et sortir pour s’exposer à la lumière naturelle aide aussi à recaler l’horloge biologique et à améliorer la qualité du sommeil.
SOURCE : magasine "ça m'intéresse" mars 2017.
A méditer !!!
Aux Etats-Unis, une nouvelle mode - le vamping (dérivé de vampire) - consiste à être le plus présent possible la nuit sur les réseaux sociaux. Le sommeil serait-il devenu obsolète, ringard ? « Si ce n’est pas une fonction vitale de l’organisme, dormir représente alors la plus grande erreur que l’évolution ait jamais commise !» ironisait, en 1978, Allan Rechtaschaffen, l’un des spécialistes mondiaux du sommeil. Même s’ils sont loin d’en comprendre tous les rouages, les scientifiques s’accordent à dire que dormir fait bien plus que nous reposer. Non seulement le sommeil est essentiel pour notre santé, mais il nous permet de mieux tirer parti de notre potentiel physique et intellectuel. Une étude menée en 2013 à l’université de Lancaster (Angleterre) démontre par exemple qu’on résout mieux une énigme après une bonne nuit qu’avant d’aller se coucher. De quoi donner raison à l’adage selon lequel «la nuit porte conseil».
La clinique des troubles du sommeil de Stanford (Californie) a, elle, étudié l’impact du sommeil sur les performances de 11 joueurs de basket. Après avoir passé dix heures par nuit au lit pendant au moins cinq semaines, le nombre de paniers réussis par les sportifs a augmenté de 9 %. Autant de raisons pour se glisser chaque soir un peu plus tôt sous la couette.
En cas de sommeil perturbé ou peu réparateur, vérifiez ou faites vérifier l'environnement électromagnétique , la prise de terre ainsi que la tension induite.
Vous pouvez me contacter au 0698521724