« Boire une goutte d’eau, c’est boire l’univers entier ».
Saviez-vous qu’à la naissance, le corps d’un nourrisson est composé, comme la plupart des végétaux, d’environ 75 % d’eau ? A l’âge adulte, la proportion passe à 65 %, comme chez les animaux... Dans notre corps comme sur toute la surface de la planète, l’eau chante et danse. Recouvrant plus de 72 % de la surface du globe, elle est un élément essentiel de la vie telle que nous la connaissons. « L’eau participe forcément à l’apparition de notre conscience », révèle Marc Henry, professeur de chimie et chercheur associé au CNRS. Si l’eau reste au hit-parade des mystères de l’univers, cette phrase vient résumer les perspectives ouvertes par ces dernières années de recherche scientifique. L’eau serait-elle l’élément qui nous relie au divin ?
Pour certains chercheurs, l’eau réagirait du moins comme un réceptacle de choix d’informations tant physiques que métaphysiques. Elle serait ainsi sensible - en quelque sorte « empathique » -aux substances et aux énergies environnantes et communiquerait avec les dimensions les plus subtiles du vivant. « Ce ne sont donc pas les composants, les solides, qui sont importants, mais l’onde qui les traverse. C est une nouvelle façon de concevoir l’information, qui reste vivante et connectée au vide», renseigne le P’ Marc Henry. Le médecin Jacques Benveniste avait ouvert la voie, en 1988, en publiant des travaux qui affirmaient que l’eau avait une mémoire. Un pavé dans la mare à l’époque, qui trouve aujourd’hui des échos plus étonnants encore.
Une théorie qui confirmerait aussi l’influence des mots, de la pensée, des émotions et des prières sur l’eau, et qui pourrait expliquer pourquoi, depuis des siècles, toutes les religions du monde nous invitent à la bénir. Certaines cultures, comme la pensée hindoue, l’évoquent même avec une précision surprenante : ce que nous prenons pour la réalité n’est qu’un rêve, un rêve où l’eau est à la fois le symbole et l’agent de cette illusion. Science et spiritualité seraient-elles sur le point de se rejoindre ?
L’apparition de la conscience au cœur du vivant reste un mystère à élucider. Pour le Pr Marc Henry, l’eau, composante majeure de nos physiologies, pourrait détenir des clés surprenantes.
« L’eau participe forcément à l’apparition de notre conscience », révèle Marc Henry, professeur de chimie à l’université de Strasbourg et chercheur associé au CNRS. La vie est née dans l’eau et celle-ci est bien plus qu’un simple liquide corporel. Composante majoritaire et intime de notre être, elle fait non seulement 70 % de notre poids – soit les 3/4 de notre corps - mais « elle compte pour 99 % du nombre de molécules qui composent nos cellules », souligne ce spécialiste de l’eau. Plus petites en taille, écrasantes en nombre, les molécules d’eau sont notre matière première fondamentale.
Pourtant, nos modèles de compréhension du vivant sont souvent envisagés de manière anhydre. Nous représentons par exemple l’ADN sans les millions de molécules d’eau qui la structurent - et sans lesquelles son fonctionnement est altéré. « Il faut non seulement remettre l’eau au cœur du vivant mais au centre du débat sur la conscience. Si nous sommes faits essentiellement d’eau, celle-ci joue forcément un rôle dans l’émergence de nos capacités psychiques », appuie Marc Henry.
H2O fait des vagues.
Fuyant la solitude, H2O cherche constamment à tisser des liens. Zoomer sur une goutte d’eau est comme regarder une ruche au moment de son activité la plus intense. Ça grouille de connections qui se font, se défont, se refont toutes les 10-12 secondes. C’est d’une rapidité extrême. Et c’est là que l’énigme affleure. Au cœur de cette plasticité relationnelle incroyable, apparaissent des phénomènes de synchronisation déconcertants. Tels les poissons d’un banc agissant à l’unisson, les oiseaux d’une volée homogène, ou les supporters de foot performant une Olà sur les gradins, nos molécules d’eau vont parfois opérer de manière coordonnée. En un instant, elles se mettent toutes à s’orienter dans la même direction et à avoir le même comportement. « En physique quantique des champs, cela s’appelle une cohérence de phase : un nombre de molécules d’eau, impossible a compter car fluctuant, se comporte comme un groupe cohérent pendant un certain temps », détaille le Pr Henry. Nos molécules d’eau semblent surfer sur des vagues invisibles.
Bascule.
Invitation à ne plus focaliser sur les corpuscules en eux-mêmes, mais sur le vide dont ils semblent recevoir des informations. Comment du « vide » peut-il être à l’origine de quelque chose ? « Nous constatons que le vide est capable de propager une onde électromagnétique. Ce qui veut dire que le vide a une impédance : une résistance électrique. La raison pour laquelle le vide peut avoir une impédance reste un grand mystère. Mais cela implique qu’il n’est pas vide. En mécanique quantique, nous apprenons que le vide est plein de particules et d'antiparticules. Nous sommes donc loin de ce qu’on appelle le néant », explique le chercheur. Avec sa capacité à extraire des photons du vide et à les faire circuler dans son réseau flexible de liaisons hydrogènes, l’eau serait un réceptacle de choix d’informations provenant de cet invisible. 99% de nos molécules sont-elles constamment branchées sur le vide quantique ? Allô le point zéro ?
Une information vivante.
Pour le Pr Henry, la capacité de fluctuation des molécules d’eau serait fondamentale. Elle permettrait l’apparition d’un type d’information bien spécifique. « Stocker des données sur des solides, comme nous le faisons dans un livre, ou avec la technologie informatique actuelle, aboutit pour moi sur de l’information morte. Ca donne une quantité fixe et maîtrisée d’indications, transmises via des objets matériels déterminés. Alors que là où il y a fluctuation, c’est à dire cohérence quantique, émerge une information vivante. La vie, la nature, et probablement la conscience, procèdent de la sorte. Elles utilisent des composants dynamiques innombrables parce que toujours en train de varier, et codent l’information sur la phase. Ce ne sont donc pas les composants, les solides, qui sont importants, mais l’onde qui les traverse. C’est une nouvelle façon de concevoir l’information, qui reste vivante et connectée au vide », renseigne Marc Henry.
Ainsi, notre eau serait capable de recueillir de l’information électromagnétique provenant d’une vacuité énigmatique. Une fois reçue, celle-ci se transmettrait à notre ADN, nos protéines, et par répercussion à toute notre physiologie. L’être humain serait ainsi un système ouvert constamment traversé d’informations quantiques. « Etant plein d’excitations virtuelles et contenant tous les possibles, le vide quantique est un bel endroit pour mettre la conscience. De plus, à partir du moment où nous sommes en communication avec le vide, nous sommes en lien avec tout l’univers, puisqu’il relie tout », énonce Marc Henry. Tel le vent dans les feuilles d’un arbre, une onde dans la mer, une forme de conscience vivante pourrait nous être insufflée via nos molécules d’eau. S’appuyant sur les travaux du Pr Roger Penrose, grand physicien d’une science de la conscience, le Pr Henry avance que les microtubules de nos neurones - pleines d’eau – pourraient être un lieu de réception privilégié de ces informations quantiques. « C’est pour cela que pour moi, le rêve de transférer nos consciences sur un support matériel solide est une impasse. Pour reproduire la conscience, il faudrait bâtir des machines d’une flexibilité extrême. Elles devraient être constituées de composants capables de réceptionner une information vivante et de fluctuer aux rythmes du vide quantique. Nos cellules, grâce à l’eau, savent lire ce type d’information. Elles sont toujours en train de varier et nous ne sommes jamais les mêmes. La vie et la conscience possèdent cet art de mémoriser des informations sur de la fluctuation », conclut le Pr Henry.
Voir la vidéo des travaux du Pr Montagnier (documentaire complet 2014)
SOURCE :Sébastien LILLI, président de l’INREES.
Revue Inexploré n° 24 automne 2014
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