Les produits allégés sont arrivés durant les années 60. Tout d’abord avec le lait écrémé, les autres produits ont suivi. Aujourd’hui, la plupart des catégories d’aliments ont leur équivalent en allégé. Avec 25 % d’adeptes, la consommation de ces produits s’est généralisée.
Mais tiennent-ils vraiment leur promesse ?
Dans les années 1960 , le lait écrémé fut l’un des premiers à s’afficher “allégé”. Depuis, les produits arborant cette étiquette sont nombreux et dans beaucoup de catégories d’aliments. Environ un consommateur sur quatre serait adepte de ce genre de produit. Les appellations sont variées. “Light”, “Léger”, “teneur réduite en…”, “faible en gras”, “sans sucre ajouté”…, les produits allégés ont un impact sur notre psychologie, à défaut d’en avoir forcément un sur notre corps !
Bon nombre d’études mettent en doute leur efficacité en termes de perte de poids. Pire, les mécanismes de régulation alimentaire peuvent être perturbés. Un produit pauvre en sucre peut inciter ceux qui le consomment à en manger plus !
Produit allégé, quelle définition ?
La législation en vigueur donne une définition très précise de ce qu’est un produit “allégé”. Sa teneur en nutriment ou sa valeur calorique doit être réduite d’au moins 25 % en poids par rapport à un produit de référence. L’étiquette doit indiquer en quoi le produit est allégé ainsi que son produit de référence. Pourtant, un produit allégé est susceptible de contenir presque autant de calories que la version originale. Il faut donc bien lire les étiquettes. Et surtout, comparer le nombre de calories de matières grasses (lipides) et de sucres (glucides) du produit allégé par rapport au produit original.
Il convient également de savoir en quoi le produit est allégé car la législation n’impose pas un allégement calorique global. Les fabricants ont donc le choix entre les différents nutriments (sucres, matières grasses…) et calories qui composent leurs produits. Ainsi, l’allégation “0 % de MG” ne veut pas dire “0 % de calories”. De même, “allégé en sucre” ne veut pas dire “allégé en calories”. On peut regretter que la législation soit si peu encline à aider le consommateur livré à toutes ces allégations.
Un produit allégé peut être aussi calorique que son équivalent “classique”. Attention : “allégé”, ce n’est pas la même chose que “sans” ou “à faible teneur en…”. Concernant le niveau d’allégement, il varie d’un produit et d’une marque à l’autre.
Pour les matières grasses d’origine laitière ou végétale, l’allégement varie de 0 % à 40 % de matières grasses par rapport au produit de référence. Étant donné que les matières grasses apportent de la texture et un goût aux aliments (et aussi des calories), lorsqu’un fabricant en met moins dans sa recette, il utilise divers autres produits pour préserver le goût et la texture. Parmi eux, des gélifiants, des fibres de l’amidon ou des sucres (plats cuisinés, yaourt, mayonnaise, desserts, etc.). Bref, on peut trouver une grande quantité d’additifs. De même, si la teneur en matières grasses diminue, la quantité de glucides (fibres, amidon) et de sucres, elle, augmente souvent. Dès lors, pas étonnant de trouver des produits faibles en matières grasses qui sont pourtant aussi caloriques que leur version classique !
Concernant les produits allégés en sucres, “à teneur réduite en sucres” ou “Light”, ils doivent contenir au minimum 25 % de sucres en moins que le produit standard. Pour autant, ils ne doivent pas être confondus avec les appellations suivantes : - “sans sucre” (pas plus de 0,5 g/100 g de sucres) ;
- “à faible teneur en sucres” (pas plus de 5 g/100 g de sucres) ;
- “sans sucre ajouté” (pas de substances sucrantes, ce qui n’évite pas la présence de sucres si le produit est naturellement sucré).
Contrairement aux matières grasses, on trouve des produits de substitution au sucre sans les calories : les édulcorants de synthèse (aspartame, acésulfame de potassium, sucralose, etc.). Certains produits, comme le chocolat, sont réduits en sucres. Mais en même temps, des fibres ou du gras peuvent être ajoutés, le rendant tout autant calorique. L’allégation “sans sucre ajouté” porte également à confusion. Le produit peut contenir naturellement une quantité importante de sucre. Dernier écueil, le prix des produits allégés qui est souvent plus cher. Ils sont donc à consommer avec modération !
Mieux vaut manger léger qu’allégé !
Les nutritionnistes, dans leur immense majorité, sont hostiles aux produits allégés pour perdre du poids ou prévenir le surpoids. Cette catégorie de produits n’empêche pas de grossir et coûte plus cher. Mieux vaut manger “léger” qu’“allégé”. Autrement dit, réduire les quantités et privilégier les produits peu caloriques. Manger de tout et raisonnablement et si possible, en évitant les produits transformés, autrement dit, industriels, est idéal.
Sources :
DNA du 13.11.2018
Chambre de consommation d'Alsace
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