Une équipe lilloise a découvert qu'un facteur de croissance produit en excès peut entraîner un cycle destructeur pour l'organe. Ouvrant ainsi la piste d'un traitement.
Maladie du foie la plus fréquente aux États-Unis, la stéato-hépatite non alcoolique (ou NASH, selon l'acronyme anglais) est devenue la première cause de greffe de cet organe chez les femmes, et la seconde chez les hommes après la cirrhose alcoolique. Elle toucherait 12 % des Américains et 6 % des Européens. Indolore, invisible et d'évolution lente, cette pathologie, aussi nommée « maladie du foie gras », affecte notamment les personnes souffrant de diabète de type 2. Mais elle a bien d'autres causes : obésité, déséquilibre du microbiote, sédentarité, addiction au sucre... ce qui la fait parfois surnommer « maladie du soda ».
« Un foie surchargé engraisses n'est pas pathologique en soi et peut se corriger avec un peu d'exercice physique et une perte de poids. Mais l'apparition d'une fibrose [transformation de certains tissus] marque le début de l'inflammation typique de la NASH », précise le Dr Philippe Froguel, chercheur en endocrinologie, directeur de l'UMR 8199 CNRS/Institut Pasteur/ université de Lille. Son équipe vient de mettre au jour un acteur important dans l'évolution de la maladie, le facteur de croissance PDGFA.
« Cette protéine, si elle est produite en excès par le foie, devient toxique et entraîne sa fibrose, étape précédant la cirrhose qui peut être mortelle », ajoute le Dr Froguel. Les chercheurs ont découvert que le PDGFA pouvait bloquer la capacité de l'insuline à réguler le fonctionnement du foie mais aussi stimuler sa propre production, ce qui entraîne tout l'organe dans un cercle destructeur. Beaucoup de traitements contre la NASH sont en cours de test chez l'humain, mais aucun n'a encore donné de résultats concluants. Bloquer la production de PDGFA serait un moyen de l'enrayer. Reste que, de l'avis des spécialistes, le meilleur recours est cependant l'exercice physique court mais intense chez les personnes obèses, afin de réduire les graisses hépatiques, et, plus en amont, un effort d'éducation des enfants et des familles concernés pour endiguer l'épidémie d'obésité.
La France moins touchée mais pas épargnée
En effet, si la NASH a explosé ces dernières années, c'est principalement parce que le nombre de personnes obèses et en surpoids ne cesse d'augmenter. En 2014, selon l'OMS, c'était le cas de 41 millions d'enfants de moins de 5 ans. À l'heure actuelle, l'OCDE estime qu'en moyenne 20 % des adultes souffrent d'obésité et que d'ici à 2030, près de la moitié des adultes américains (47 %) pourraient être obèses. En France, ce taux n'est pour l'instant « que » de 17 %. « En ce qui concerne la NASH, la France n'est donc pas encore dans la situation des États-Unis, tempère le Dr Lawrence Serfaty, chef du service d'hépatologie de l'hôpital de Hautepierre à Strasbourg, mais un taux d'enzymes hépatiques élevé dans le sang d'une personne diabétique doit alerter. »
SOURCE :Pierre Kaldy, Sciences et Avenir N° 858 - Août 2018
Mon commentaire :
La situation actuelle de confinement (mars - avril 2020) incite beaucoup d'entre nous à retrouver le chemin de la cuisine pour mitonner de bon petits plats et réaliser des gâteaux (essayez de trouver de la farine en ce moment !!!).
Tout ceci est fort agréable et délicieux mais attention aux excès !
N'oubliez pas non plus de faire des exercices physiques au quotidien.
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