Le portail de Salomon s'ouvre sur l'actuelle place du Château au sud de la cathédrale. Le parvis de ce grand portail roman gémellé était le lieu où se déroulaient les grands actes de justice et de politique de la cité. L'évêque y rendait sa justice sous un dais devant la statue de Salomon. Le tribunal épiscopal se réunissait en synode à l'intérieur du croisillon sud.
Le roi Salomon.
Il se dresse au trumeau de ce portail gémellé, tenant en main le glaive de justice divine dont il est l'instrument. Au socle de son trône, la scène biblique de son Jugement marque la séparation de l'erreur et de la vérité. Les deux mères s'y disputent l'enfant. Le glaive de justice est tenu de la main droite, alors que la tradition voudrait que l'instrument punissant soit tenu de la main gauche. La main droite, main bénissante, sera signe de l'autorité sacerdotale, alors que la main gauche, main de justice, sera signe de royauté. Salomon n'est donc pas ici seulement l'image du roi de justice, à l’image de l'archange Michael, mais celle, bien plus significative, du « roi de paix ».
Regard exotérique.
Synagogue et Église est un thème classique dans les cathédrales. Sculptées entre 1225 et 1235, elles ne sont pas très féminines, plutôt androgynes puisque ces deux statues nous représentent comme expliqué plus bas.
ÉGLISE SYNAGOGUE
Couronne Yeux bandés
étendard de la Lance brisée
Résurrection
terminée par
une croix
Calice
Tables de Moïse
Eglise
Être de lumière.
L’Homme divinisé .
La croix est parfaitement droite en contact avec le sol.
Personnage couronné = possède le pouvoir spirituel, relié à son principe.
Nouveau Testament.
Elle porte un calice, le graal.
Synagogue
Cassé énergétiquement aux points importants
genou
chakra cardiaque.
L’Homme primordial.
Ancien Testament.
Comporterait des traces de martèlement sur l’original au niveau de la tête : un juif couronné !!!!
A noter : la synagogue de Reims porte une couronne en train de tomber.
Regard ésotérique.
Ici, Église et Synagogue ne représentent pas deux religions, mais des personnes. En fait, un seul et unique personnage : l'Homme ! Ainsi, la Synagogue reproduit notre état de chute, notre état dans les ténèbres. Projeté dans le temps et dans la matérialité, l'homme est coupé de son Créateur.
Sa colonne d'énergie figurée par la lance n'est plus verticale mais brisée en plusieurs endroits: le fil qui reliait l'homme au monde céleste est brisé. Les yeux sont bandés, l'Homme ne peut plus accomplir la Loi. L'Homme se trouve donc à l'état végétal, mou et fragile. Déjà se profile un début d'enseignement : l'Homme va devoir se reconstruire.
L'imagier a fait figurer des points importants de reconstruction par les brisures et la pointe de la lance. Ainsi, en partant du sol, une première cassure apparaît à la hauteur du genou, centre de force très important déjà bien connu des imagiers romans.
L'autre cassure se situe juste au niveau du nombril, à l'endroit même appelé Hara dans la tradition japonaise.
Une autre brisure de la lance intervient au niveau du centre cardiaque, endroit dominant de la reconstruction car il symbolise l'amour, indispensable à toute évolution spirituelle.
Enfin, la pointe de la lance se termine au-dessus de la tête, au lieu baptisé Kether, la couronne.
La Synagogue nous montre notre état brisé, et quelques-uns des différents points de redressement.
Bibliographie
Le chemin de lumière Jean Jacques Meyfroid Ed Coprur
La cathédrale de Strasbourg Michel Zehnacker Ed Robert Laffont
Photos : Michel FERNBACH