Loin d’une spiritualité vécue dans l’intériorité, les réseaux sociaux prescrivent de s’extérioriser et de s’exposer. Dans le pire des cas, on s’invente des vies et des personnalités, on cherche à être influent avec un discours sans contenu, on cultive le fantasme sans jamais passer la barrière du contact.
N’importe qui raconte n’importe quoi et se retrouve avec 10, 100 ou 1 000 abonnés qui lui flattent l’ego et lui font croire qu’il révolutionne le monde. Cela nous entraîne vers une dégradation de la pensée, de la culture et une éradication de tout sens critique.
Combien de personnes regardent leur téléphone avant de dire bonjour à leur conjoint ?
Combien de parents ont leur enfant dans les bras et regardent leur écran ? Ce sont de petits gestes qui paraissent anodins, mais qui créent une déconnexion au niveau relationnel.
Le but n’est pas d’arrêter de les utiliser, car ce sont des outils qui peuvent être formidables à cette époque de grands changements et un moyen extraordinaire de se connecter avec des personnes qui sont dans le même élan créatif, de mettre à jour des problèmes de justice sociale, environnementaux... Or, ils sont devenus une fin en soi qui répond à des besoins émotionnels et fondamentaux, à des manques et c’est là que se trouve le vrai danger. »
Spiritualité de comptoir
Depuis le boom des réseaux sociaux, on constate une forme d’instrumentalisation de la spiritualité. Le chemin spirituel est long, c’est la pratique d’une vie et non trois posts avec des citations. Si notre démarche spirituelle dépend de ce que l’on va trouver sur ces plateformes, elle devient une béquille et l’on est dans une forme d’addiction.
Les réseaux sociaux peuvent être utilisés de façon saine tant que l’on garde notre libre arbitre et une forme d’équanimité. Le phénomène de gouroutisation se produit très vite sur les réseaux sociaux, il accélère et éradique le sens critique naturel de chacun. On voit apparaitre sur le devant de la scène des guérisseurs un an, deux ans avant de disparaitre, ils organisent par exemple un stage de magie alors qu’ils n’ont lu qu’un livre à ce sujet.
L’ésotérisme étant un milieu de croyances, certaines personnes sont prêtes à tout croire. L’idée de départ était bonne, le problème vient peut-être de la nature humaine mais, fort heureusement, la spiritualité n’a pas besoin des réseaux sociaux.
Vers des réseaux sociaux « éthiques »
Logos :
MOBILIZON MASTODON
PEXELFED PEERTUBE
Plus de 4 millions d’utilisateurs dans le monde auraient opté pour une alternative plus saine aux « géants » des réseaux sociaux. Ci-dessous quatre exemples.
Mastodon est un réseau social et logiciel de microblog auto-hébergé, libre, distribué et décentralisé via ActivityPub au sein du Fediverse. Il permet de partager des messages (« pouets » ou toots dans d'autres langues dont l'anglais), images et autres contenus. Des instances sont publiquement mises à disposition afin de faciliter son utilisation. Il a été créé en octobre 2016 par l'Allemand Eugen Rochko (de), alors âgé de vingt-quatre ans.
Pixelfed est un système de partage d'images sous la forme d'un logiciel libre, utilisant le protocole ActivityPub, pour se fédérer au « Fediverse », lancé à la mi-avril 2018, par un développeur canadien, Daniel Supernault. Il permet de partager des images avec Friendica, Mastodon, Nextcloud, PeerTube, Pleroma, etc.. Comme c'est un logiciel libre et à source ouvertes, il est possible d'installer sa propre instance, tout en se connectant à cette fédération du Fédiverse7.
est un logiciel libre d'hébergement de vidéo décentralisé permettant la diffusion en pair à pair, et un média social sur lequel les utilisateurs peuvent envoyer, regarder, commenter, évaluer et partager des vidéos en streaming. Il a été créé en 2015 et est développé depuis 2017 par Framasoft. Il fonctionne sur le principe d'une fédération d'instances hébergées par des entités autonomes. Son objectif est de fournir une alternative aux plateformes centralisées telles que YouTube, Vimeo et plus récemment Twitch avec l'ajout du support de la diffusion en direct.
Mobilizon est un logiciel libre d'organisation d'évènements et de gestion de groupes (Meet-up) lancé en octobre 20202 par Framasoft pour proposer une alternative libre aux plateformes des GAFAM (Facebook, Meetup.com, EventBrite)
Ce sont des réseaux sociaux libres et décentralisés, contrairement à Facebook, Twitter et les autres. En effet, ces derniers ont un seul point d’entrée . C’est comme s’ils étaient à un seul endroit alors que les réseaux sociaux comme Mastodon, l’équivalent de Twitter, ont plusieurs points d’entrée pour y accéder et tous ces serveurs dialoguent entre eux, formant une fédération. Ainsi, tout le monde peut avoir son propre serveur, s’auto-administrer et échanger.
On est là dans ce que l’on appelle le Web décentralisé (le « Fediverse »), l’inverse de l’objectif des puissants GAFAM, à savoir Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft.
Pas de tracking utilisateur, pas de publicité, ce sont des bénévoles qui les développent,
Sur un réseau social type Mastodon, en tant qu’administrateur, je peux bloquer une instance douteuse. Autrement dit, je reprends le pouvoir, abrité des algorithmes absents de ces réseaux libres.
Et à la question : Mastodon est-il un réseau social bienveillant ? , 73 % de ses utilisateurs ont répondu par la positive, contre seulement 11 % n’en étant pas convaincus.
Techniquement, ces réseaux sont neutres lit-on dans les commentaires, ce sont ses membres qui le font pencher dans un sens ou un autre.
La décentralisation de ces réseaux en fait à la fois leur force et leur point faible en cas de coupure d'un des serveurs de cette "fédération".
Peertube est un exemple frappant de liberté : aucune censure. C'est à l'utilisateur de reprendre le pouvoir...toute une éducation à (re)faire !
Sources :
La magie des égrégores. Vincent Lauvergne
Inexploré n°50 magazine de l’INREES (juillet-août-septembre 2021)
Wikipédia
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