En marge de l'article consacré au portail sud de la cathédrale de Strasbourg
quelques réflexions au sujet de Lucifer, le diable, Satan....
Même si aujourd’hui peu de personnes diraient croire en en une véritable incarnation du diable (33% des français uniquement, selon un sondage le monde du 10 janvier 2007) il n'en reste pas moins que l'idée d'égarement de jugement ou encore de petite haine ordinaire peut hanter tout un chacun.
Lucifer aurait été un ange, peut être même le préféré, auprès de Dieu.
Le tailleur de pierre ne s'y est pas trompé : Lucifer est couronné, ses pieds sont en équerre, signe qu'il s'agit là d'un initié selon le code en vigueur au Moyen-Age.
Mais il aurait failli, il aurait trahi, il aurait même voulu égaler Dieu. Ainsi il aurait été banni par un Dieu qui punit. Selon les traditions juive, chrétienne et musulmane, il existe d'ailleurs d'autres anges déchus, ayant eu les mêmes velléités ou bien ayant juste désobéir s'approchant du mensonge aussi, que la perfidie.
Lucifer le porteur de lumière était associé à l'étoile Vénus qui annonce l'aube dans sa brillance. Parce qu'il était le premier ange, celui qui apporte la vérité (ici sous la forme d'une pomme ?), il représente le chemin du savoir.
Ce monde se manifeste dans la dualité. Pas de lumière sans ombre et inversement politiquement, les courants religieux se sont toujours servis du diable pour faire peur au « peuple » et le maintenir dans sa docilité. Se cache néanmoins ce double sens : la lucidité (même racine virgule la lumière) mènerait à la rébellion, qui mènerait à la damnation.
Serait-ce donc dans la liberté que le mal prendrait sa source ? C'est le libre-arbitre de l'homme qui le mène à l'enfer de la lucidité.
Satan est le plus connu des anges déchus.
Quelles que soient les croyances, le thème reste le même : il ne faut pas défier Dieu. Lucifer signifie littéralement « porteur de lumière » en latin, ce qui est étrange pour un ange de la noirceur.
Satan, c'est stn en hébreu, l'adversaire, celui qui fait obstacle au chemin vertueux qui mène à la félicité.
Par ailleurs, il est intéressant de noter que le mot péché signifie "qui a raté sa cible". Cette idée sous-entend qu'il y aurait un but, la vertu, et que certains éléments peuvent nous le faire rater.
Diabolos signifie qui sépare en grec.
Le mal se trouve dans le jugement, dans ce qui clive, dans la dualité, en somme. Notre monde apparaît duel, le chemin de l'homme est de passer par l'inconfortable lucidité qui révèle, pour ensuite retrouver l'unité symbolisée par Dieu.
C'est la vigilance individuelle qui peut éviter l'aveuglement et la tentation confortable d'arrêter de penser.
Source : INEXPLORÉ N°52, octobre-novembre décembre 2021.