Les approches dites « alternatives » (Méditation, effet placebo, vus dans la précédente page) ont longtemps été méprisées par la science et la médecine occidentales, qui les considéraient comme ésotériques, sans réels effets sur la santé, et exercées par des charlatans.
Mais, depuis les années 2000 et les avancées des neurosciences, les digues cèdent.
L'hypnose, une pratique bienvenue à l'hôpital.
C'est la thérapie complémentaire la mieux implantée en milieu hospitalier, selon un rapport Inserm de 2015. Dans quelles situations médicales est-elle le plus utilisée?
Une voix douce, des mots répétés sans logique pour induire une confusion, la visualisation d'un endroit agréable... Voilà les ingrédients grâce auxquels un professionnel peut réussir à vous plonger dans cet état si particulier de conscience modifiée qu'est l'hypnose. Dans le cerveau, les circuits attentionnels et de détente s'activent. Un voyage entre l'ici et l'ailleurs peut commencer... Une anesthésie en douceur « L'hypnose est entrée dans la routine hospitalière alors qu'elle était marginale il y a vingt ans. Elle fait partie de la boîte à outils de l'anesthésiste, au même titre que l'échographie et les drogues », souligne le D' Nicolas Fusco, anesthésiste-réanimateur formé à l'hypnose et exerçant au centre hospitalier Saint-Grégoire, à Rennes (Ille-et-Vilaine). Si le patient est d'accord — son adhésion est essentielle —, l'anesthésiste va le plus souvent mélanger l'hypnose et les habituels produits sédatifs et antalgiques, ce qui permet de diminuer leur quantité. Bénéfices pour le patient: un réveil plus facile et un retour à la maison plus rapide.
Chiffres
70% de la population serait hypnotisable avec de l’entrainement
15 % serai très réceptive
15% pas du tout. Parmi les réfractaires, ceux qui n'y croient absolument pas.
L'autohypnose
Comment s'y mettre ? Suivre des séances d'hypnose en cabinet, c'est bien. Les prolonger seul à la maison, c'est encore plus efficace. La chronicité de la douleur est souvent liée à des contractures musculaires qui persistent, mal de ventre, de tête, de dos... les situations sont nombreuses où l'autohypnose peut apporter un soulagement rapide. En pratique, en cas de « conflit » avec une partie de votre corps ou avec une fonction physiologique (la marche, le sommeil, la digestion...), faites l'exercice suivant : regardez autour de vous jusqu'à repérer une anomalie, une irrégularité (une tache sur le mur, un meuble abîmé...). Posez votre attention dessus jusqu'à accepter ce défaut et apprécier cet objet comme il est, sans condition.
Cet exercice aide à admettre les défauts autour de nous, et par extension sa propre imperfection.
Consacrez-y dix à quinze minutes chaque fois que le besoin s'en fait sentir, si possible au moins deux fois par semaine. Chez les enfants souffrant de migraines, l'autohypnose permet de diviser la fréquence des crises par quatre, selon une étude parue en 2007.
Les principaux champs d'action :
- Un arrêt du tabac facilité.
- Une aide certaine pour les addictions en général.
- Une mise à distance de la douleur.
Les études ne sont pas assez nombreuses pour démontrer l'efficacité de l'hypnose dans certaines indications, notamment les épisodes anxieux et dépressifs, les troubles alimentaires et du sommeil. Pour quelles raisons ? « Il est difficile de conduire des études de bon niveau dans ce domaine. À quel moment doit-on mesurer son effet ?
(3, 6 mois ... ?) Par ailleurs, les équipes hospitalières n'ont malheureusement pas de temps pour le faire. Le manque d'études ne signifie pas pour autant que l'hypnose est inutile !
Cette difficulté à apporter des preuves est partagée par toutes les thérapies complémentaires, notamment parce que mener des essais randomisés et contrôlés nécessite des moyens humains et financiers importants.