Douces, alternatives, complémentaires... Quel que soit leur nom, ces médecines séduisent. Un engouement qui n'empêche pas les remises en cause. En avril 2018, une pétition de 1000 soignants et citoyens appelait à bannir les « fake médecines ».
De leur côté, les personnes ayant déjà trouvé des réponses via ces thérapies ne se soucient guère de ces preuves scientifiques.
Méthode Coué
L'imagination au pouvoir Je vais bien, tout va bien !» Le mantra de Dany Boon vous fait sourire ? Pourtant les preuves scientifiques de l'efficacité de la méthode Coué sont rares, mais pas inexistantes. Cette technique, inventée au début du XX° siècle par un pharmacien français, repose sur l'autosuggestion... positive. Une sorte de psychologie positive avant l'heure. Concrètement, Émile Coué estime que l'imagination est plus puissante que la volonté et que « s'implanter une idée en soi-même, par soi-même » favorise sa réalisation.
Si répéter à l'envi que vous allez guérir ne permet évidemment pas de lutter contre une maladie, des études suggèrent qu'il serait possible de modifier nos comportements, d'en adopter de plus sains et de se dépasser. Ainsi, des scientifiques de l'université de Tel-Aviv (Israël) ont montré que des cadets de la marine qui avaient répété «j'ai connu le mal de mer, j'ai été capable de le surmonter » avaient moins eu recours à des médicaments anti-nauséeux. La méthode Coué a aussi incité de jeunes fumeurs à s'engager dans des programmes de sevrage.
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Les techniques d'autosuggestion (dans le même esprit que la méthode Coué)
- La force des mots
Répétez une phrase optimiste une vingtaine de fois, comme si c'était un refrain. Les affirmations doivent être réalistes afin que vous puissiez y croire.
- La force du corps
Activez les 17 muscles du sourire régulièrement pour faire baisser le stress. En effet, le cerveau évalue notre humeur à partir de l'utilisation des zygomatiques. À l'IRM, on observe que la commande directrice des muscles active des régions cérébrales dans les noyaux gris centraux liés à la satisfaction positive.
- La force des images
Visualisez une situation qui vous stresse et faites défiler dans votre tête le scénario idéal. Enregistrée par votre cerveau, la scène devrait être plus facile à reproduire dans la vie.
Le neurofeedback, qu'est-ce que c'est? Piloter son cerveau en temps réel pour traiter une maladie? C'est ce que permet la technique du neurofeedback, apparue dans les années 1940 et en progrès constant depuis.
Le principe : le patient, dont l'activité cérébrale est enregistrée sous électro-cardiogramme, est placé face à un écran qui restitue en temps réel les signaux électriques émis par ses ondes cérébrales. Ces signaux sont convertis en images ou sons, et grâce à des exercices le patient apprend à les moduler et ainsi à contrôler l'activité de son cerveau. Une vaste étude a montré en 2009 que 74% des personnes épileptiques résistantes aux médicaments habituels avaient réussi à réduire la fréquence de leurs crises d'épilepsie grâce à cette technique. En augmentant leurs ondes cérébrales comprises entre 12 et 15 hertz (soit un état de calme et d'éveil attentif), ils ont diminué l'excitabilité de leurs neurones, à l'origine du déclenchement des crises. Le neurofeedback a prouvé son efficacité dans la dépression, l'hyperactivité, les acouphènes, la fibromyalgie et les traumatismes crâniens légers. Cette technique à l'hôpital ou en cabinet. L'Association pour la diffusion du neurofeedback dénombre plus de 400 praticiens en France.
Négatives ou positives, les émotions peuvent avoir un impact sur notre santé. Même si elles ne figurent pas encore sur les ordonnances, le monde médical les étudie de plus en plus.
Dégoût, tristesse, peur, colère, joie et surprise : telles sont les six émotions primaires. La place du positif est réduite à là portion congrue, mais ce déséquilibre s'explique aisément. D'abord, comme le note le psychologue Rick Hanson, «le cerveau agit sur les émotions négatives comme du Velcro et sur les positives comme du Téflon.» Autrement dit, l'angoisse s'enracine plus durablement que la gaieté. Sans doute car « nous sommes conditionnés à mieux percevoir les signaux négatifs pour la survie de l'espèce, indique Nathalie Rapoport-Hubschman, médecin psychothérapeute, auteure d’apprivoiser l'esprit, guérir le corps (éd. Odile Jacob, 2012).
Source : Ça m’intéresse n° 504, février 2023
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